Comment mesurer la qualité de l’air intérieur ?

Interview d’Alexandre Rabet, responsable du service «Hygiène et Toxicologie » chez ARELCO.

Comment mesurer la qualité de l’air intérieur ? Kidigreen vous propose de mesurer la qualité de l’air de la chambre de votre enfant avant et après travaux, afin de quantifier scientifiquement la diminution des composés organiques volatils nocifs pour sa santé. Pour cela, nous utilisons le badge « GABIE » développée par ARELCO. Alexandre Rabet, responsable du service «Hygiène et Toxicologie », répond à nos questions.

On parle beaucoup de la pollution intérieure de nos appartements. Est-il possible de la mesurer scientifiquement ?
La pollution de l’air est analysée depuis très longtemps dans le monde de l’entreprise. Chez Arelco, nous avons développé une large gamme de produits qui permettent de vérifier la salubrité de l’atmosphère dans le cadre de la prévention des risques. Aujourd’hui, avec la prise de conscience de la pollution intérieure de nos maisons, nous utilisons les mêmes techniques pour mesurer la quantité de composés organiques volatils (COV) présents dans l’air. La méthode de prélèvement est moins rigoureuse que dans un contexte industriel, mais elle donne une indication fiable de la qualité de l’air.

Comment ça marche ?
On utilise un petit « badge » de cinq centimètre de diamètre qui a été développé par l’INRS (l’Institut National de Recherche et de Sécurité) pour absorber les COV. Ce badge, le GABIE, est composé d’un lit de charbons actifs qui piègent les hydrocarbures et les molécules de benzène, toluène, éthylène, xylène… Il suffit de le placer dans une pièce de l’appartement, à hauteur d’homme, pendant quelques jours. Nous recommandons d’éviter les lieux trop humides ou trop chauds, et de ne pas trop ouvrir les portes et les fenêtres pendant la durée du prélèvement. Ensuite, il suffit d’envoyer le badge à un laboratoire indépendant, qui envoie une analyse détaillée quelques jours plus tard.

Que nous apprennent les résultats ?
Les premières analyses ont montré un large panel de résultats. Certains étaient très encourageants, tandis que d’autres se sont avérés plus inquiétants, parfois même au-dessus des normes industrielles. Les peintures, les vernis, les parfums d’ambiance ou encore les colles présentes dans certains meubles ont un grave impact sur la qualité de l’air intérieur. Ces tests, qui sont destinés à rester dans le domaine privé, nous permettent de mieux appréhender l’atmosphère dans laquelle nous vivons.